1 Idées fondamentales
L'idée principale est due à J. Alan Robinson en 1965. Il y a deux
ingrédients dans la méthode de résolution : la résolution
propositionnelle, que nous avons déjà examinée, et
l'unification, qui la rend utilisable lorsqu'on transpose la méthode
au premier ordre.
Considérons une formule F du premier ordre, dont nous voulons
savoir si elle est valide. Comme en résolution propositionnelle,
nous la nions, et essayons d'en dériver une contradiction. Pour ce
faire, nous skolémisons ¬F (rappelons que la forme de Skolem
est insatisfiable si et seulement si ¬F l'est), et obtenons
une formule de la forme " x1· ... "
xn·Y. Nous pouvons maintenant écrire Y en forme
clausale, comme dans le cas propositionnel : Y est la conjonction
de clauses C1, ..., Cm. Alors, par la construction de
Herbrand, ¬F est insatisfiable si et seulement si la
conjonction d'un nombre fini d'instances closes des clauses Ci,
1£ i£ m, est insatisfiable, c'est-à-dire propositionnellement insatisfiable, puisqu'il ne reste aucun
quantificateur.
(where A=A1s=...=Ams=A'1s'=...=A'ns')
Figure 1: Relèvement
Ensuite, nous pouvons utiliser la résolution propositionnelle. En
particulier, F est valide si et seulement s'il existe un ensemble
fini S d'instances closes des clauses Ci tel que l'on peut
dériver la clause vide ¾® à partir de S en n'utilisant
que la règle Cut.
La vraie invention de Robinson a été de concevoir l'unification
pour factoriser tous les aspects communs entre toutes les applications
de Cut sur des instances closes différentes des mêmes clauses.
Regarder la figure 1, où on a représenté deux
clauses C= G¾®D, A1, ..., Am et
C'=A'1, ..., A'n, G'¾®D', d'instances
closes respectives Gs ¾® Ds, A et A,
G's'¾® D's', où A= A1s= ...=
Ams= A'1s'= ...= A'ns'. Par la
règle Cut propositionnelle, ces deux dernières clauses produisent
la clause close Gs, G's' ¾® Ds,
D's'.
Maintenant supposons que A1, ..., Am soient les seuls
atomes à droite de C tels que Ais=A, et que A'1,
..., A'n soient les seuls atomes à gauche tels que
A'is'=A. Toute coupure propositionnelle entre les clauses
closes Cs et C's a la même structure que ci-dessus,
quelles que soient les valeurs de s et s', du moment
qu'elles identifient toutes A1s, ..., Ams à
droite de C et A'1s', ..., A'ns' à gauche
de C'. Nous pouvons regrouper toutes ces déductions en une
règle unique, la règle de résolution :
- à partir des deux clauses C=G¾®D, A1,
..., Am et C'=A'1, ..., A'n,
G'¾®D', déduire les clauses Gs,
G's'¾® Ds, D's', pour toutes
substitutions s et s' qui rendent égaux exactement
A1s, ..., Ams à droite de C et
A'1s', ..., A'ns' à gauche de C'.
Ceci ne semble pas meilleur que l'énumération de toutes les
instances closes des clauses, suivie de la coupure. C'est en fait
bien meilleur, parce que le processus d'unification, que nous
rappelons en section 2, donne une représentation
concise de l'ensemble des substitutions possibles s et
s', comme l'ensemble des instances d'une substitution unique,
appelée l'unificateur le plus général de A1,
..., Am, et de versions renommées de A'1, ...,
A'n.